Un peu d’histoire locale …

Avant 1914

Vue du lycée

Au début du siècle de Louis XIII existait à l’emplacement de l’ancienne mairie de Champagne, place des Célestins, un rendez-vous de chasse fréquenté par d’élégantes chasseresses et de nobles chasseurs. Près de là s’élevait une construction bourgeoise de style Louis XIII, comportant un pavillon composé d’une douzaine de pièces et de plusieurs dépendances (écuries, serres, billards…). Cette modeste gentilhommière, dont il ne restait que peu de choses de grande valeur historique avant sa destruction, ne se remarquait à l’époque que par son escalier de bois à fines balustres et par les quelques carreaux verts de ses fenêtres du 1er étage. A qui appartenait-elle exactement ? Nul ne peut le dire. Le début du XVIIIe siècle verra s’installer en ces lieux une communauté religieuse  « les Célestins » . La discipline de ces pères, qui ne devait pas être particulièrement rigide, permit à François-Marie Arouet, notre mécréant Voltaire qui avait des ennuis en raison de son indépendance en matière religieuse, de faire quelques cours séjours sur les conseils de son parrain l’Abbé de Châteauneuf. À la Révolution, cette maison des Célestins sera déclarée  « bien national » et servira, dit-on, de cantonnement à la Garde Nationale. Sous la Restauration, elle fut acquise pour un prix très bas par les Girard d’Arvrainville, une famille de petite noblesse, originaire du Tarn – ou Tarn-et-Garonne – comme pourraient le prouver les parchemins retrouvés dans les combles du bâtiment… D’autre part, un brevet de Capitaine de la Garde Nationale au nom d’un certain Chiappe (ancêtre certain de l’ancien préfet) retrouvé dans les greniers, laisse supposer que ce vieux pavillon servit effectivement de cantonnement à cette troupe pendant tout ou partie de la période révolutionnaire. Devant de gros frais de restauration, et l’ardent désir de retrouver leur Languedoc natal, les propriétaires vendirent l’ensemble au sieur Delouche (ou de Louche), Nom qui figurait encore sur certains actes lors de l’acquisition de cette propriété, en 1919, par l’œuvre des Pupilles de l’école publique du département de Seine-et-Marne.

 Création de l’œuvre des pupilles de la nation

En 1919, une poignée d’hommes dévoués à la cause des orphelins de guerre, animés d’un dévouement sans borne, acquit  « les Célestins » pour recueillir les Pupilles de la Nation et leur apprendre un métier manuel. L’argent des écoliers américains et les multiples dons vont permettre d’accroître le patrimoine de l’œuvre qui constituera un ensemble unique en France pour l’époque. Elle possédera dès lors : les Pressoirs du Roy, La Fayette, Uruguay-France, et Pittsburgh plus tard.

Réservée uniquement aux Pupilles de la Nation, l’école eut malgré tout une vie toujours difficile. A partir de 1926, l’État payant le personnel dirigeant et enseignant ainsi que le personnel technique, les budgets furent soulagés. Des constructions nouvelles furent entreprises, des ateliers agrandis, des machines-outils vinrent se ranger auprès de celles prêtées obligeamment par l’usine Schneider. Les élèves des communes voisines admis en qualité d’élèves payants (internes – externes – ½ pensionnaires), l’attribution des bourses, les subventions arrachées par le ton persuasif du président de l’œuvre et la possibilité, dès 1929, de percevoir une partie de la taxe d’apprentissage vont rendre la vie de l’école moins dure…

 Fusion de l’École La Fayette avec l’École Schneider

Parallèlement, existait à Champagne, l’école de l’usine Schneider qui formait les ouvriers et les futurs techniciens de cette entreprise.

Deux écoles de même utilité ne pouvaient que gagner à s’unir et c’est ainsi que M. Oberhauser, directeur de l’usine de l’époque, accepta la fusion. Dès 1931, M. Ferrand, directeur de l’école Schneider, unissait ses services à ceux de La Fayette pour une entente école-usine, fait rare en France, à ce moment-là. L’excellent accueil réservé par les chefs à cette usine, l’assistance technique accordée sans compter, les dépannages pour les ennuis internes et particulièrement dans le secteur électrique, exécutés dans une loyale et efficace collaboration, vont couler les éléments de la réussite de l’école qui comptera 222 élèves en 1939.

 Évolution des écoles La Fayette-Pittsburgh

1930 : l’école est ouverte à tous. 1945 : M. Mersier est directeur, l’enseignement passe sous l’égide de l’Éducation Nationale et La Fayette devient collège d’enseignement technique. Quelques années plus tard, M. ROUX, directeur de l’établissement, obtient la mise en état des internats et la prise en charge de la gestion de l’école par le département. La Fayette devient lycée technique départemental. 1962 : Directeur, M. COURET, le lycée technique départemental se transforme en École Nationale, avec la construction du nouvel ensemble : salles de classes, gymnase, amphithéâtre, ateliers, internat qui remplacent les bâtiments édifiés après 1919.

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